 | Madame Sabine FABRE born HUSQUIN Chère Sabine, En juin 2021, à la suite du décès de Christiane Philippot (née Fabre alors que tu l’es devenue), tu nous as écrit aux 3 enfants (Sabine, Eve et moi-même) une merveilleuse lettre sur le temps qui passe, la recherche des racines qui nous ont en partie façonnées, le souvenir des hommes et des femmes qui nous ont précédés pour conclure sur « l’Esprit qui souffle où il veut n’étant d’aucune appartenance ». Cette lettre manuscrite d’une grande simplicité m’a profondément touché et je l’ai relu ces derniers jours avec autant d’émotions retrouvées. Tu étais la dernière représentante de cette noble lignée qui m’a en partie façonnée, et aujourd’hui, comme sûrement tant d’autres, je me sens orphelin. J’ai gardé précieusement une copie de cette lettre et je la retranscris ci-dessous.
Sabine, Pascal, Eve Juin 2021 Chers enfants Philippot Avec la mort de vos parents et celle de Serge et d’autres amis, un livre semble se fermer. Pourtant ceux qui restent continuent à le lire comme si ce passage n’était pas définitif. Les gènes dont nous héritons nous les rappellent par des ressemblances, mais nous sommes aussi construits par ce qui vient d’ailleurs : amours, amitiés, rencontres, lectures et il arrive à ceux qui restent de s’interroger sur ce qu’étaient vraiment leurs parents : par exemple cela est vrai pour moi qui n’ait pas su interroger mon père : il reste un mystère qu’en vieillissant j’ai regretté de ne pas connaitre, une envie de comprendre, alors qu’il n’était plus là. Tout cela pour vous dire que l’on cherche souvent d’où l’on vient, avec tendresse parfois car on se demande comment étaient ceux qui nous ont quitté dans leur jeunesse. Je n’ai pas pu partager ce moment d’adieu à Christiane, c’est pourquoi ce que je vous écris aurait pu être une de nos conversations en sa présence. Vos parents étaient de belles personnes et c’est un bonheur d’avoir été leurs amis. Un bel espoir les habitait – l’Esprit justement qui a accompagné Christiane lors de cette Pentecôte – l’Esprit qui souffle où il veut n’étant d’aucune appartenance. Je vous embrasse très fort et vous souhaite une belle vie. Sabine Fabre
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