Madame Mercedès Papillon née MAESTRE-DOMINGUE

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Domiciliée à Saint Jean du Bruel (12230)
Née le lundi 1 février 1915
Décédée à Montpellier (34000) le jeudi 22 février 2018 à l'âge de 103 ans
Veuve de Monsieur Henri Papillon

Album de vie 

Cet album de vie a été crée le samedi 24 février 2018.
La dernière modification date du samedi 24 février 2018.

Ma SUPER mamie

Mamie tu as vu le jour à l’extrême sud de l’Espagne, d’après l’état civil Mercedes MAESTRE-DOMINGUES est née le 1er février 1915 mais d’après ce que l’on sait, sûrement quelques mois et année auparavant. Petite, tu perds ta maman très jeune et ton père alors militaire dans la Guarda Civil, te confie à une famille d’adoption avec laquelle tu garderas un lien plus puissant que celui de filiation et de sang.
Tu connais les années sombres de Franco et t’inventes un avenir libre sur des terres lointaines. Tu embarques en 1936 pour le Royaume Uni mais le destin te fera débarquer finalement en France, à Bordeaux. Sans fortune mais avec un courage à toute épreuve, tu prends la route de Millau pour travailler dans le cuir.
Henri PAPILLON découvre alors une espagnole méritante, discrète et dévouée qu’il épouse en septembre 1940. Mon grand-père ne s’était pas trompé en prenant cette femme exceptionnelle comme épouse, d’une fiabilité à toute épreuve, il aimait dire que son prénom présageait d’une robustesse garantie.
En 1955, tu crées la première conserverie de St Jean du Bruel et enfile pour la première fois ton célèbre tablier de charcutier. Commerçante authentique, simple et travailleuse, tu seras une femme et une mère discrète et aimante. Tout en pudeur et sans jamais te plaindre, tu avances dans l’âge, au changement de siècle ton époux est appelé à l’orient éternel et ta fille unique, Nicole, maman, le rejoint en 2008.Tu vas la pleurer chaque jour, on évoquera souvent son souvenir et l’idée que cela ne s’inscrit pas dans l’ordre des choses « un mère ne survit pas à sa fille » alors je te demande de vivre pour moi et ma fille Stella, d’être ma mère, ma grand-mère, une arrière-grand-mère et bien plus encore. Ensemble on va construire un lien profond et indestructible, un lien simple d’AMOUR souvent sans un mot ou un seul, par le regard ou la pensée, tout est dit…
Ces dernières années, tu préparais ton départ et avec un brin de malice tu interpellais le « Bon Dieu » c’est ainsi que tu le nommais, en disant de lui qu’il t’avait sûrement oublié et moi je lui en remerciais. Il t’avait visiblement invité lors de plusieurs petits AVC à lui rendre visite, à saluer ton mari et ta fille mais je t’avais tellement égoïstement supplié de rester auprès de Stella et moi que tu revenais. A tes réveils tes premiers mots m’étaient adressés, inquiète tu avais besoin d’être rassuré de ma santé et celle de Stella puis tu distillais avec modestie conseil et bienveillance à tous ceux qui te côtoyés.
A force de te voir aller et venir dans ces deux mondes, j’ai voulu te croire éternelle.
Centenaire confirmée, tu faisais encore de la gym il y a quelques jours et c’est une plaie infectée au pied qui aura précipité ton départ. Le chirurgien voulait t’amputer et tu m’avais confié malgré une extrême souffrance « qu’il me laisse tranquille, je veux partir entière ». On ne m’enlèvera pas de l’esprit qu’alors tu as programmé ton ultime voyage, de retour à la résidence de la Dourbie tu as salué une dernière fois le personnel et tes amis, attendu que je te rejoigne aux urgences de Millau pour de dernières caresses, puis venir à Montpellier dire adieu à Stella… car si la vie t’a proposée de nombreuses épreuves, tu ne t’en n’es jamais laissé compter et au final c’est toi qui a toujours décidé.
J’espère te rendre aussi fière que ce que je suis fier de toi, je suis tellement heureux que ma fille t’ait connue,
Enlace maman et papi,
Ma SUPER mamie, ma sagesse, ma force et ma beauté… je t’aimerai pour l’éternité.